Je vous invite à découvrir cette 61ème infolettre avec pas mal de nouveautés et d’information.
Guy Delville
Chroniqueur gastronomique
Coups de gueule
Un vent, que je qualifierais de favorable, a amené sur ma table de travail un article signé par Paule Neyrat, diététicienne, au sujet d’un « faux fromage ». Je vous en livre quelques extraits, c’est pour le moins interpellant et éloquent !
« Ça ressemble au fromage, ça a le goût du fromage et c’est un scandale alimentaire » : il est consommé dans nombre de pizzas, lasagnes, burgers et autres plats industriels contenant du fromage genre gouda, mozzarella, emmental. Il existe deux versions de fromage analogue inventées par Cargill, fabricant américain de produits pour l’industrie agro-alimentaire implanté dans 63 pays…
- la pâte composée de 15 % de protéines laitières, d’huile de palme (la moins chère mais la plus toxique car c’est une graisse dite ‘Trans’ qui a des effets délétères sur la santé) et d’exhausteurs de goût qui existent depuis 2007.
- L’autre pâte dite le « Lygomme TACH Optimum, » destinée au marché européen et datant de 2009, est composée de trois amidons, d’un galactomannane (E 410,412, 417), d’un carraghénane (E 407), tous deux gélifiants, et d’arômes. Ce Lygomme est intéressant pour les industriels car il coûte 60 % de moins que l’autre fromage analogue (et 200 % de moins qu’un vrai fromage) : les firmes se sont ruées dessus depuis la flambée du prix du lait. En plus, Cargill se glorifie d’avoir inventé un aliment bon pour la santé car son Lygomme ne contient pas de graisses saturées, ni de lactose et convient aussi bien à l’alimentation halal que kasher (bref, un gros mensonge pour vendre à tout le monde ce qui ne convient en fait à personne).
Le comble de l'hypocrisie : la CEE a autorisé l’emploi de ce " fromage analogue " à condition que les ingrédients qui le composent soient indiqués sur l’étiquette…Mais qui va regarder ces minuscules caractères ?
Qui va déchiffrer que le galactomannane et le carraghénane, c’est le fromage ?
Le but est bien évidemment de faire de l’argent, beaucoup d’argent, d’abord en nous vendant des produits « faciles » et « standardisés » dont le prix de revient est le plus bas possible et ensuite de nous rendre dépendants des médicaments qui vont soi-disant résoudre nos problèmes de santé … Un cercle vicieux qui touche tout le monde et encore plus les plus précarisés d’entre nous (mais il faut dire qu’ils sont de plus en plus nombreux et sont de fidèles clients).
Réfléchissez et soyez critiques quand vous consommez : le moins cher n’est pas forcément le plus cher … et la qualité de vie n’a pas de prix…