Des échos…
Guy Delville
Chroniqueur gastronomique
Charmes Chambertin
Pour vous aider à mieux connaître et apprécier la vie des restaurateurs, j’inaugure, ce mois, une nouvelle rubrique « Rencontre-questionnaire » avec Roger Simul du restaurant le Charmes Chambertin à Thimister-Clermont. Roger totalise 42 ans de métier : une fameuse expérience qu’il partage avec son épouse Claudine. Si le restaurant ne compte qu’une quarantaine de couverts, il se complète de salles pour banquets qui peuvent accueillir 180 personnes (en version assise) complétées d’un jardin de 2.000 m² et d’un hôtel de charme qui comporte sept jolies chambres. La cave à vins recèle près de 5.000 bouteilles. Mais laissons la parole à Roger au travers de questions pas très indiscrètes mais révélatrices de l’homme et de ses aspirations.
Que pensez-vous des fleurs sur les assiettes ?
Je les préfère sur les tombes à la Toussaint, c’est plus logique (humour)
Quel fut le déclic dans le choix de votre métier ?
Contact avec le client lors de différents stages.
Vos enfants reprendront-ils votre restaurant ?
Non, ayant fait des études, ils ont chacun fait leur chemin en dehors du secteur Horeca.
Acceptez-vous les conseils de votre conjoint en matière de cuisine ?
Votre conjoint est toujours la meilleure conseillère car la plus critique et la plus objective.
Combien d’herbes et d’épices avez-vous dans votre cuisine ?
Une quarantaine, cela est très diversifié.
Donnez-vous volontiers vos secrets et trucs de cuisine ?
Oui il n’y a pas de soucis à ce niveau, c’est toujours la “ patte “ du chef, quel qu’il soit, qui fait la différence.
Estimez-vous qu’un client ait tous les droits ?
Non pas du tout, il peut être exigeant voire difficile ou compliqué, tout cela on peut l’assumer à condition qu’il soit respectueux.
Qui aimeriez-vous être comme cuisinier ?
Roger Simul
Quel est votre principal défaut ?
Trop tolérant pour certaines choses.
Quand mettez-vous de l’eau dans votre vin ?
J’aime trop le vin que pour y ajouter de l’eau.
Quelle est votre plus belle rencontre professionnelle ?
Marc Veyrat au Negresco à Nice.
Que pensez-vous des émissions culinaires à la TV ?
Cela apporte une certaine vision de la complexité de notre métier de cuisinier mais, par contre, cela focalise les jeunes à se diriger vers la cuisine, sans doute une des raisons de la pénurie du personnel de salle.
Que pensez-vous des sites Trip Advisor et Resto.be ?
Inutiles. Juste faits pour les gens en mal de reconnaissance et qui veulent se donner une certaine importance. Je ne les consulte jamais.
Qu’est-ce qui est le plus difficile en cuisine ?
De faire réellement sa cuisine comme on l’aime et comme on aimerait la manger. Actuellement trop de restaurateurs ne font pas leur cuisine, ils copient ou essayent de copier, c’est vraiment dommage, parfois faire simple c’est faire bon.
A quel âge arrêterez-vous de travailler ?
67 ans comme le prévoit la loi (rires).
Quand et comment allez-vous remettre votre restaurant ?
Comme tout le monde : demain si un amateur sérieux se présente. Je suis parfaitement à l’écoute de quelqu’un désireux et capable de reprendre ; je peux même l’aider dans les premiers temps.